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« Avec cette prothèse, je me sens enfin moi ! »

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Réadaptation | Bangladesh | PUBLIÉ LE 23 juin 2023
Jubair essaie sa prothèse de jambe avec Jahangir Alam, orthoprothésiste de HI.

Jubair essaie sa prothèse de jambe avec Jahangir Alam, orthoprothésiste de HI. | © A. Noor / HI

Blessé par balles lorsqu’il a fui vers le Bangladesh, Jubair, réfugié rohingya de 12 ans, n’espérait qu’une chose : pouvoir jouer au football sur ses deux jambes. C’est chose faite !

Ce qui frappe en premier, c’est son sourire. Jubair a tenu à se faire couper les cheveux et mettre une belle chemise pour l’occasion. C’est un grand jour pour ce jeune réfugié rohingya de 12 ans !

Jubair, entouré de plusieurs autres jeunes réfugiés rohingyas dans une salle, guidé par les équipes de HI pour reprendre confiance et jouer au foot avec sa prothèse Il vient de recevoir sa toute première prothèse de la jambe gauche. « Un miracle », pour sa maman Rukaiya. Le moment de redevenir enfin « lui », explique Jubair avec ses mots :

« Je suis vraiment très heureux ! Jusqu’à présent, c’était comme s’il manquait une partie de moi-même, je me sens "entier", "complet"… Je vais pouvoir marcher et jouer au football comme avant, sans hésitation, librement. »

Jubair a fui avec ses quatre frères et sœurs et sa mère vers le Bangladesh en 2017. Alors qu’il traversait la frontière, une balle a transpercé sa jambe gauche. À l’époque, Jubair n’a que 7 ans.

« Mon fils est immédiatement tombé au sol. J’ai demandé de l’aide autour de moi, on a essayé de stopper les saignements avec des feuilles, des morceaux de vêtements… »

Heureusement la famille n’est qu’à quelques mètres de la frontière. Une fois au Bangladesh, l’enfant est rapidement pris en charge à l’hôpital. Jubair est amputé en-dessous du genou gauche.

« Peu de temps après, l’état de mon fils s’est aggravé. Jubair souffrait de douleurs fantômes, il pleurait jour et nuit. Il n’arrivait pas à tenir debout sur une seule jambe, alors, il restait dans un coin de notre abri toute la journée. C’était très dur car il avait besoin de moi pour tout : manger, aller aux toilettes, se laver ! »

L’équipe mobile de HI a rencontré Jubair lors d’un porte-à-porte dans le camp de réfugiés de Cox’s Bazar en 2020. L’enfant a rapidement commencé des exercices de réadaptation. Il a également reçu une paire de béquilles pour l’aider à se déplacer de manière autonome.

« Grâce aux béquilles et aux exercices de rééducation, mon fils a recommencé à aller jouer dehors, à se faire des amis. HI nous a aussi accompagnés psychologiquement afin que nous soyons moins anxieux et qu’on puisse rebondir après tout ce que nous avons vécu. »

S’il en a la chance un jour, il voudrait emmener sa mère en voyage, loin… très loin… des camps de réfugiés bondés de Cox’s Bazar.

Jubair a bénéficié de sa prothèse grâce à l’aide du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés, comme 5 autres personnes depuis début 2023.  

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