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Alerte du Forum des ONG internationales sur les conséquences de l’escalade du conflit dans l’Est de la RDC

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Urgence | République démocratique du Congo | PUBLIÉ LE 12 février 2024
Photo d’archive - Personnes déplacées dans le camp de Mugunga 3 près de Goma en RDC, en 2013.

Photo d’archive - Personnes déplacées dans le camp de Mugunga 3 près de Goma en RDC, en 2013. | © T. Mayer / HI

Les organisations membres du Forum des ONG internationales en République démocratique du Congo (RDC), dont HI, alertent sur les graves conséquences de l’escalade du conflit dans l’est de la RDC pour la sécurité et la vie des civils et l’accès humanitaire, en particulier dans les territoires de Masisi, Rutshuru et Nyiragongo au Nord-Kivu.

Depuis novembre 2023, les affrontements entre les forces gouvernementales (FARDC) et le M23 ont entraîné le déplacement de plus d'un million de personnes, aggravant la crise humanitaire déjà désastreuse avec 2,4 millions de déplacés supplémentaires au Nord-Kivu. Ces dernières semaines, les ONG ont été témoins d'une escalade inquiétante de l'intensité des combats et des moyens de guerre, l'artillerie lourde et les mortiers dans des zones civiles et des zones densément peuplées, y compris la périphérie de la ville de Goma, entraînant un lourd tribut en vies civiles et en infrastructures.

« L'augmentation des pertes civiles et l'utilisation d'armes lourdes dans les zones peuplées, y compris dans les camps de personnes déplacées, sont alarmantes », a déclaré Luc Lamprière, directeur du Forum des ONG internationales en RDC (FONGI-RDC). « Les civils, en particulier les plus vulnérables, sont confrontés à des risques accrus, avec des tirs de mortier signalés à proximité des hôpitaux, des écoles et des camps et sites de personnes déplacées. »

Le conflit a déclenché des déplacements massifs vers plusieurs localités, exacerbant la vulnérabilité des personnes déplacées internes et des communautés d'accueil. Les routes principales autour de Goma et Sake, cruciales pour la circulation des civils et de l'aide humanitaire, sont devenues impraticables en raison de l'intensification des combats, restreignant encore davantage l'accès aux besoins essentiels. Les habitants des zones touchées quittent leurs maisons. Les personnes vivant dans les sites de déplacement se déplacent à nouveau. Les centres de santé sont vidés.

« La situation exige une action urgente pour protéger les civils et garantir l'accès humanitaire », a déclaré le directeur du Forum. « Toutes les parties au conflit doivent adhérer au droit international humanitaire et aux droits de l'homme, en mettant fin aux attaques aveugles et en permettant un accès sûr à l'aide humanitaire. »

Des rapports inquiétants faisant état d'assassinats ciblés, de disparitions forcées et de harcèlement de civils par les parties au conflit soulignent la détérioration de la situation, les ONG internationales étant contraintes de suspendre leurs activités dans les zones touchées en raison de la perte de l'accès humanitaire. L'assistance vitale à des dizaines de milliers de personnes est actuellement suspendue en raison de la situation. Les besoins d’assistance et d’accueil de nouveaux déplacés sont très élevés et les ressources disponibles ne permettent pas d’y répondre.

« À la lumière de ces développements, il est impératif que toutes les parties impliquées respectent le droit international humanitaire et donnent la priorité à la sécurité et au bien-être des civils », a souligné Luc Lamprière. « Nous appelons à des efforts concertés en matière de diplomatie humanitaire pour assurer la protection des civils et faciliter un accès sans entrave à une aide vitale. »

Les membres du Forum des ONG internationales en République Démocratique du Congo réitèrent leur engagement à soutenir le peuple de la République démocratique du Congo pendant cette période difficile et appellent la communauté internationale à unir ses efforts pour mettre un terme aux souffrances des personnes affectées par le conflit.

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